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La vallée du Todra

Balade...

Le braiement des ânes
Et le chant des oiseaux
Accompagnent mes pas matinaux,
Tout une petit monde s'active dans l'igrane,
Une luxuriante végétation
Borde les sentiers aux parfums d'été,
L'adrar s'est vêtu d'une chaude brume estivale.
Au pied du vieil igherm en ruine,
L'asif s'écoule inlassablement
Et l'eau court gaiement dans les tirguiouine.
Contemplant l'ocre de la montagne,
Les ksour délabrés dominant la vallée
Et les joyeux tons verts de la palmeraie, 
Mon esprit s'évade dans le lointain,
Médite sur cette belle poésie
Qui s'offre à ses yeux émerveillés.
Se souvenant du sinueux chemin parcouru,
Il se sent aux portes du Paradis,
La fin d'une longue errance...

Haïtam
Ait Boujane
Juin 2018.
Tous droirs réservés.

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En suivant l'oued Todra

Avant de former cette vaste palmeraie, l’oued Todra traverse difficilement les gorges qu’il a pourtant façonnées au fil des siècles. Les falaises de celles-ci qui culminent pour certaines à 300 mètres de hauteur, sont devenues le paradis des escaladeurs, faisant des gorges du Todra le principal spot d’escalade au Maroc.   

Au sortir des ‘gorges’, aidé en cela par l’intarissable source de Tizgui, le Todra s’engage dans un étroit défilé avant de s’élancer quelques kilomètres plus loin dans la vallée que son cours a formé.

    

Tizgui El Oulia, à la source de la palmeraie .

 

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Fin ruban de verdure sinuant dans la montagne, elle est formée de petits jardins dans lesquels commencent à pointer quelques dattiers accompagnés d’amandiers, de figuiers, d’oliviers ou encore de noyers et d’abricotiers, de pommiers, poiriers...

Les rives du Todra, elles, y sont bordées de lauriers roses superbement fleuris au printemps, d’églantiers et de canissiers et de roseaux qui amortissent l’impact de crues. Dans les petites parcelles cultivées fèves, maïs, luzerne ou blé sont privilégiés. Il y a aussi les peupliers et le tamaris qui sont utilisés pour la menuiserie et la teinture.

Passé le canyon, à partir d’Aït Snane, la palmeraie s’élargit, dotée d’un vaste lacis de sentiers et chemins sinuant entre les parcelles. Si les dattiers, formant parfois d’imposants bosquets, et les oliviers prédominent dans le haut de la vallée, les variétés d’arbres les plus représentées sont le figuier, l’abricotier, la vigne, le pêcher, l’amandier, le noyer, le grenadier, les raisins…

Un peu plus bas, commencent à s’épanouir des cultures de menthe ou de coriandre, de fèves, de choux verts, parfois de pommes de terre, de carottes ou de navets, irriguées par un Todra sinuant à travers la vallée bordée de falaises sur lesquelles trônent, en ruine, les vieux ksour pour la plupart totalement désertés depuis plusieurs générations.

Après les falaises de Tamassinte et Tinghir, la vallée s’oriente au sud-est flirtant avec le jbel Sagho. L’irrigation y est plus difficile malgré la nouba, les dattiers prédominent et donnent à la palmeraie un aspect plus saharien malgré les oliviers et quelques parcelles de plantes fourragères.

 

Si l’assif, la rivière en berbère, oued en arabe, est généralement généreux, il n’en reste pas moins capricieux.

 

Pour pallier aux pénuries un système communautaire pour une juste répartition de l’eau s’est donc institué au fil du temps, permettant à chaque tribu de la palmeraie formant une unité territoriale de pouvoir à tour de rôle irriguer ses parcelles équitablement.

Toutes les parcelles céréalières et fourragères, de fruitiers ou de plantes aromatiques sont ainsi irriguées par cet ingénieux système d’irrigation, seguia, composé de petits canaux appelés tirguiouine (pl de targa).

Le système qui régit la répartition de l’eau s’appelle nouba. Un amghar, un homme respecté par tous, est désigné dans chaque tribu, surveille le bon fonctionnement de cette répartition du précieux liquide dans chaque parcelle, il peut aussi administrer des amendes pour le non respect de ce code coutumier. De nombreux puits, parfois à plus de 50 mètres de profondeur, parsèment la palmeraie, servant parfois de supplétifs.

Si dans la palmeraie le moyen de transport privilégié des récoltes sont de petits ânes, ces lieux extraordinaires sont le paradis des oiseaux.

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  Du fait de la rareté de la végétation dans les milieux arides environnants et de la   variété de celle-ci dans les parcelles cultivées et les vergers, la palmeraie abrite un   grand nombre d’espèces nicheuses

  Cailles, mésanges, charbonnières, huppes, par exemple, y nichent régulièrement.   Parmi les autres espèces, qu’elles soient sédentaires ou migratrices, les plus   remarquables sont : l’outarde herbera, le guêpier de Perse, l’hirondelle du désert, le   traquet, l’alouette…

  Parfois le corbeau brun se laisse voir, quant à l’aigle royal, il est si rare qu’il semble   avoir disparu. Il faut ajouter tous les oiseaux migrateurs qui survolent la vallée tels   le pigeon biset, la perdrix, la fauvette et l’hirondelle ainsi que les oiseaux nocturnes   comme le hibou ou ce mammifère volant qu’est la chauve-souris.

 La palmeraie de Tinghir est riche d’écosystèmes à la biodiversité dense et variée ; relativement préservée, la seule pollution visible dont elle semble souffrir est les multiples dépôts d’ordures ménagères qui parsèment ses proches alentours et les rives du Todra, sans parler des lessives…

 

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Date de dernière mise à jour : 10/06/2020

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