La vallée

 

Devant mes yeux, s’offre une vallée colorée,

Au milieu d’arbres aux feuillages arc-en-ciel

Y serpente un vif  torrent aux tons mordorés,

Et des rives, montent les notes d’une vièle.

 

Au milieu d’arbres aux feuillages arc-en-ciel,

D’étranges papillons butinent des fleurs fruits.

Et des rives montent les notes d’une vièle,

Ravissant le vieil homme qui a fui le bruit.

 

D’étranges papillons butinent des fleurs fruits

Alors que l’azur s’apprête déjà pour la lune.

Ravissant le vieil homme qui a fui le bruit,

Assis il médite sur sa bonne fortune.

 

Alors que l’azur s’apprête déjà pour la lune,

J’entrouvre les yeux, la forêt a disparu.

Assis il médite sur sa bonne fortune,

Sur les nouveaux chemins qui lui sont apparus.

 

J’entrouvre les yeux, la forêt a disparu,

Du sable et des embruns fouettent mon visage.

Sur les nouveaux chemins qui lui sont apparus,

Il vagabonde au gré des vents et des mirages.

 

Du sable et des embruns fouettent mon visage,

Des oiseaux noirs font les fous au creux de l’écume.

Il vagabonde au gré des vents et des mirages,

Loin des bombes et des conflits de l’amertume.

 

Des oiseaux noirs font les fous au creux de l’écume

Tandis que des poissons volent dans le couchant.

Loin des bombes et des conflits de l’amertume,

Il se souvient, la guerre, il n’était qu’enfant

 

Tandis que des poissons volent dans le couchant,

Des femmes dansent sur un reggae déhanché,

Il se souvient, la guerre, il n’était qu’enfant,

Les cris de sa mère, une vengeance enclenchée.

 

Des femmes dansent sur un reggae déhanché

Dans mon esprit sustenté d’herbes bigarrées.

Les cris de sa mère, une vengeance enclenchée,

Des destins qui ne peuvent être réparés.

 

Dans mon esprit sustenté d’herbes bigarrées,

Je cours dans le lointain, très loin, jusqu’à l’orée

Des destins qui ne peuvent être réparés.

Devant mes yeux, s’offre une vallée colorée.

 

 Robert Haïtam

Tous droits réservés

Mai 2018.