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Ksour et kasbah

Une architecture traditionnelle du sud marocain.

 

Tighremt, la kasbah

     La kasbah, ‘’tighremt’’ en berbère, ??????, le terme kasbah (casbah) ayant été introduit au temps du protectorat par des français ou des arabes résidents, était autrefois la demeure d’un notable, plus au moins imposante selon le pouvoir ou l’influence de celui-ci qui contrôlait ainsi les accès des vallées ou des oasis et protégeait les populations contre les intrusions des pillards.

Kasbah du Glaoui à Tinghir.

12316586 1206516139365186 6069001463953996253 n     Disséminées sur tout le territoire sud marocain, isolées ou intégrées dans un ksar, leurs constructions sont relativement récentes, 18e siècle, 17e pour les plus anciennes, car les populations berbères des vallées présahariennes privilégiaient l’habitat en ksour (pl de ksar) plus défendables.

De plus, des tours de guets étaient aussi dispersées pour veiller sur les alentours.

Les parties supérieures de la kasbah sont décorées de motifs géométriques d’inspiration berbère que l’on retrouve tant sur les bijoux et les tapis que sur les tatouages que portent les femmes. On distingue des motifs en relief en forme de zigzag et des adobes qui permettent d’exécuter des motifs en creux, des formes pyramidales qui évoquent la dune et d’autres, plus géométriques, chargées de baraka, et de force magique. L’interprétation de ces motifs s’est sans doute diluée dans l’inconscient collectif depuis des générations.

     D’architecture berbère, bâtie avec les matériaux locaux, pierre, pisé, terre crue, la kasbah fait partie intégrante d’un paysage dans lequel elle se fond tout en le dominant.      

      Carrée, un tighremt présente 4 tours d’angle encadrant des murs épais comme des murailles, parfois crénelés. Le tout était fermé par une porte imposante à deux battants en bois ouvragé et ajouré d’arcatures et de grilles. Les murs étaient percés de petites fenêtres garnies de grilles en fer forgé fournissant air frais et lumière et d’étroites meurtrières qui en accentuaient l’aspect défensif.

Le rez-de-chaussée y était réservé aux animaux, le premier étage servait de grenier le deuxième d’habitation alors que le troisième était un toit-terrasse.?

Tour de guet à Ihajjamene. Vallée du Todra

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Le ksar

         Le ksar est lui un village fortifié ceint d’une muraille et protégé par des tours de guet. Selon son importance plusieurs portes parfois monumentales et décorées avec finesse peuvent en commander l’entrée.
     À l’intérieur, des rues et des ruelles souvent enjambées par des habitations, une mosquée, des installations collectives (hammam, grenier collectif par ex) et une place pour les fêtes et réunions côtoyaient des dizaines parfois des centaines de foyers dont une ou plusieurs kasbah.
      Très répandus dans les palmeraies du sud, les ksour servaient de postes défensifs qui pouvaient accueillir les populations environnantes. Ils sont, à l’instar des tighremt des palmeraies, bâtis en pisé, terre crue mélangée à de la paille et des cailloux. Les enceintes et tours sont de la couleur ocre de l’argile locale, percées de petites fenêtres et meurtrières, les plafonds sont de joncs insérés dans des cadres en bois. Tant pour les kasbah que pour les ksour, la pierre sèche sera davantage utilisée dans l’architecture locale dès que les hauteurs de l’Atlas commencent à se faire sentir.
 
 

Le ksar Aït El Haj Ali à Tinghir en cours de rénovation.

 

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Les ksour sont beaucoup plus anciens que les tighremt, si certains sont millénaires nombreux sont les ksour bâtis eu 18e siècle par des nomades en quête de sédentarisation. Les ksour se trouvent davantage dans les vallées orientales du sud marocain alors que les kasbah dominent à l’ouest. Elles sont nombreuses entre Ouarzazate et Er-Rachidia si bien que l’on appelle maintenant cet axe routier ‘la route des 1000 kasbah’.?

 

                         

 

 

 

 

Agoram à Imzin près de Tinghir.

           Agoram, le marabout ou mausolée.14595551 223530551396825 3255094207523869506 n

     
     Le terme marabout viendrait de l’arabe ‘mourabit’, disciple qui reçoit un enseignement religieux dans un ribat, couvent qui abritait des moines guerriers musulmans.
     Dédiés au culte de saints hommes qui y reposent, les marabouts, des mausolées, s’immiscent souvent dans les paysages du sud.
     Carrés ils sont aussi érigés en matériau local, terre crue ou pierre. Ils sont coiffés d’une blanche, koubah, parfois une petite cour héberge une tour crénelée.

     Peu courante chez les musulmans, cette tradition ancestrale du culte des marabouts, des hommes saints, et des demandes de faveurs reste très vivace au Maroc notamment à l’occasion de nombreux moussems. Les gens cherchent la guérison, une aide ou des conseils en se rendant sur les tombes de ces notables pour des prières collectives.

 

Igherm, agadir.

 

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  Les greniers collectifs, igherm ou agadir (au pl igoudar) selon les régions. Les greniers collectifs, appelés aussi greniers-citadelles, les igherm, sont des constructions utilitaires traditionnelles berbères du nord Maghreb utilisées du sud-ouest du Maroc à la Libye tripolitaine.
     Bâtiment à vocation défensive et de stockage, c’est dans les massifs de l’Atlas qu’ils ont toujours été les plus nombreux et, pour certains toujours en activité.
     Rudesse des intempéries, manque de moyens financiers et de restauration, modernes et matériaux nouveaux autant de raisons et de prétextes pour laisser le temps faire son œuvre, détruire et dégrader inexorablement des trésors de l’architecture berbère du sud marocain. De nombreuses kasbah ont ainsi été rénovées pour entamer un nouveau cycle, à vocation touristique celui-ci.

 

 

Un vieil igherm en ruine dans le haut de la vallée du Todra.

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Date de dernière mise à jour : 07/07/2019

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