Le Faiseur de Mondes

 

D’aucuns l’appellent le Faiseur de Mondes.
Solitaire, il arpente l’Univers.
Point en lui de pensées nauséabondes,
Il y sème la vie, et ses travers.

L’un était bleu, et limpides ses ondes,
Pendant longtemps il fut un vert jardin
Où dans le ciel, les étoiles abondent
Éclairant sa nuit jusqu’au matin.

Assis en tailleur au bord du désert,
Le griot, regard errant au lointain
Pense au Temps comme à un être éphémère
Dévorant les Ères lors d’un festin.

Ce n’est point lui qui dévora la Terre,
Mais des hommes la folie et l’orgueil.
S’écoule des larmes au goût amer
Sur ses joues tannées, ridées par les deuils.

Il se souvient, il y a très longtemps
La vie, comme un océan sans écueil,
Sereine et emplie de rires d’enfants,
Une joie immense que l’on accueille.

La voix d’une kora chantait la nuit
Mais la voix s’est tue, c’était au printemps
Une pluie de bombes, ils ont tous fui
Dans les dunes, ils ont maudit Satan.

Son esprit erre sur un monde mort
Tout n’est plus que rouille dans les ruines
Où planent des âmes pleurant leurs sorts
Ombres noires dans le jour qui décline.

Kora sous le bras, le griot se lève.
Le ciel est noir, bientôt l’orage gronde
Les étoiles enfuies, il fait un rêve,
Il voudrait chanter la beauté du Monde.

Mais les Hommes dans leur folie sans trêve,
Fermés dans leurs pensées nauséabondes,
 À Son amour ont préféré le glaive,
Et tué l’Enfant du Faiseur de Mondes.


Haïtam.

27 décembre 2019.
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Date de dernière mise à jour : 27/01/2020

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