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Le fleuve-roi

 

Dans  une île lointaine 

Existe un fleuve roi

Sur une de ses rives

S’élève une haute montagne

Les couchers de soleil y sont

Dit-on

Magnifiques.

Au levant s’étendent des dunes

À perte de vue

Certains disent qu’au-delà

Une grande eau ondule  jusqu’à l’infini

D’un bleu changeant

À  l’horizon

Elle se confond avec le ciel

Mais ce n’est qu’une légende

Ceux qui ont osé

Ne sont jamais revenus

Leurs os, paraît-il,

Dissouts dans le sable

Emportés par les vents brûlants.

Et puis,

 Pourquoi partir ?

Au pied de la montagne

Sur les berges du fleuve roi

La vie s’écoule paisible

Animée par les rires d’enfants

S’ébrouant dans ses eaux avec gaité

Chacun vaque à ses occupations.

Ici,

Nuls prêtres, ni prêtresses

Au Paradis, a-t-on besoin de dieux ?

Seulement une douce harmonie

Artisans et paysans, musiciens et danseuses

Au rythme des flûtes

Des tambourins et des luths

Notes et rimes s’élèvent dans le ciel

Tous chantent le désert protecteur

- de quoi, nul ne le sait -

 Le fleuve et la montagne

Le printemps et la fonte des neiges

La crue bienfaitrice

Et son limon

Un fleuve à la source intarissable

Une montagne si haute

Qu’elle se perd dans les nuages.

Mais un jour

Les eaux du fleuve noircirent

Puis se gonflèrent,

Tambourins et flûtes

Puis les rires et les chants

 Se turent.

Tous regardaient la montagne

Elle était couverte d’étranges nuages

De grosses gouttes s’en détachèrent

Plus brûlantes que le sable du désert

Elles déposèrent une fine couche de poussière

Alors qu’un bruit sourd montait des dunes

Les cris et les pleurs remplacèrent les rires

L’air devint salé

Porteur des embruns iodés d’une mer

Qu’ici,

Personne n’avait jamais vu

Ni su qu’elle existait

Encore  moins ce qu’elle était.

Dans une débauche d’éclairs aveuglants

Embruns et poussière se mélangèrent

De drôles de feuilles tourbillonnèrent

Des trombes d’eau s’abattirent

Une vague immense

Et la montagne qui s’enfonce

Il n’y a plus de fleuve roi

Ni de vallée heureuse

Juste un océan immense

Sans vie

Et couvert d’immondices.

Haïtam

Achevé le 26 septembre 2019.
Tous drots réservés.

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