Ibn Battuta

Voyageur de l’islam

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« Je sortis de Thandjah (Tanger), lieu de ma naissance, le jeudi, 2 du mois de Rajab, le divin et l’unique, de l’année 725 (14 juin 1325), dans l’intention de faire le pèlerinage de La Mecque et de visiter le tombeau du Prophète. (Sur lui soient la meilleure prière et le salut !). J’étais seul, sans compagnon avec qui je pusse vivre familièrement, sans caravane dont je pusse faire partie ; mais j’étais poussé par un esprit ferme dans ses résolutions, et le désir de visiter ces illustres sanctuaires était caché dans mon sein. Je me déterminai donc à me séparer de mes amis des deux sexes, et j’abandonnai ma demeure comme les oiseaux abandonnent leur nid. Mon père et ma mère étaient encore en vie. Je me résignai douloureusement à me séparer d’eux, et ce fut pour moi comme pour eux une cause de maladie. J’étais alors âgé de 22 ans.»

  Ibn Battuta, né Abu Abdallah Muhammad Ibn Abdallah al-Lawati at-Tanji Ibn Battuta en 1304 à Tanger, est issu d’une famille de lettrés musulmans de la tribu berbère lawati. Jeune, il étudie le fiqh du malékisme, la jurisprudence musulmane du sunnisme malékite.
C’est donc sous le règne du sultan mérinide Abou Saïd Othman que l’intrépide voyageur berbère quitte sa ville natale de Tanger et le giron familial pour entreprendre le hadj, le pèlerinage à la Mecque an 1325.
 
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À cette époque, le règne Abou Saïd Othman verra l’édification de la médersa Al-Attarine de Fès et la défaite des castillans à Algésiras qui ouvrira brièvement les portes de l’Andalousie à la dynastie mérinide. Le Maghreb a entamé une division tripartite qui va devenir une constante de son histoire politique. L’unification imposée par les almohades n’existe plus, Mérinides, Zayyanides et Hafsides se partageant ce vaste territoire au nord du Sahara. 

 

  Son premier voyage sera bien évidemment pour La Mecque où il arrivera en 1326 après avoir traversé le Maghreb, l’Égypte, le Haut Nil et la Syrie. Durant trois ans, pendant lesquels il accomplira trois hadj, il parcourt la région, Irak, Syrie, Iran, revenant en Arabie.

 

  L’Afrique Orientale et ses comptoirs commerciaux le verront vers 1332. Ensuite, de l’Asie Centrale, il arrivera dans la vallée de l’Indus en 1333 et restera ensuite à Dehli jusqu’en 1342.
 
  Les Maldives, puis l’Asie avant un retour par le Golfe Persique et Tunis (1349), puis sa terre natale 25 années plus tard après avoir effectué un périple de 120 000 km. Un exploit rare pour l’époque.
 
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Il entreprendra un dernier voyage, qui au-delà du Sahara, le mènera jusqu’au Niger et Tombouctou.
  À son retour, à la demande du sultan mérinide Abou Inan, il dictera à Ibn Dzuayy, un érudit, sa Rihla en 1356 : « Cadeau précieux pour ceux qui considèrent les choses étranges des grandes villes et les merveilles des voyages » (Tu?fat al-nu??ar f? ghar?'ib al am??r wa-‘adj?'ib al-asf?r). Il décèdera dans l’oubli à Marrakech en 1368 ou 1377, on ne sait exactement.
 
 « Voyageur de l’islam », il est aussi témoin de son unité en parcourant tous les pays musulmans de son époque, de Tombouctou à Sumatra, du Kenya aux steppes russes, se déplaçant avec des caravanes ou des marins commerçants musulmans dans un monde où des populations différentes formaient néanmoins une communauté ayant la même pratique religieuse et sociale. Exerçant différents métiers, souvent juge recherché, se mariant, ayant des enfants, il était sûr de lui et de l’islam qu’il véhiculait.   

Date de dernière mise à jour : 17/07/2019

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