Poète, vos papiers !
Vieil homme, regarde ma vie,
Suis-je un peu comme tu étais,
Éternel errant sans soucis
Voguant en toute liberté ?
Pars et surtout ne te retourne pas !
À moi, c’est ce qu’elle a toujours appris.
Même sur un noir chemin sans éclats
Des rêves jaillissent, rien n’est écrit.
Imagine qu’il n’y a pas de Paradis !
Mais moi je suis griot et j’arpente le monde,
J’ai trouvé mon éden au soleil du midi
Loin de toutes leurs paroles nauséabondes.
Juste un jour parfait
Pour prendre la route.
Fuir loin leurs méfaits,
Un monde qui doute.
Ils m’appellent le clandestin
Mais je n’aime pas les frontières
Les gens y sont souvent mesquins
Car mon pays c’est l’Univers.
Parfois planqué comme un renard,
J’ose errer dans leurs rues désertes.
Je me glisse loin des regards,
Mais les sens toujours en alerte.
Ton destin, traqué par la police.
Ma couleur de peau, un délit.
Partons vers des cieux plus propices
Avant que sonne l’hallali
Poète, vos papiers !
Ils ont failli m’avoir
Comme un crabe au panier,
Mais j’ai fui dans le noir.
Pourtant, un homme a fait un rêve merveilleux,
Comme toi et moi, du sang rouge et des os blancs,
Il rêvait d’égalité, d’un monde harmonieux.
Le griot poursuit son chemin, lui a le temps.
Haïtam
Tous droits réservés
Tinghir
8 avril 2018.
Date de dernière mise à jour : 21/10/2021
Ajouter un commentaire