Le linceul

 

Par la double fente de son linceul,
Elle n’entrevoit qu’à peine le monde,
Et sur la plage elle se sent très seule,
Elle a chaud, elle étouffe, c’est immonde.

 

Elle envie de certaines l’insouciance,
Dans leurs bikinis, pensées vagabondes.
Le regard en toute concupiscence,
Les hommes n’ont plus l’âme pudibonde.

 

Des rouleaux d’écume frappent la plage,
Elle voudrait y plonger avec prestance,
Que les embruns fouettent son visage,
Mais la famille est là, les apparences.

 

Elle sait que sa vie n’est plus qu’un mirage,
L’âme dans les vagues, elle est rêveuse,
Dans le ciel des formes dans les nuages,
Et au couchant, couleurs ensorceleuses.

 

Son homme est parti loin et c’est tant mieux,
Elle ne supporte plus son arrogance,
Sa barbe en bataille et l’esprit envieux,
Enfance perdue et désespérance.

 

Alors tout à coup, elle s’est levée,
Tête nue, regard tourné vers les cieux,
Elle a marché droit, espoirs achevés,
Dans les embruns, l’esprit libre et joyeux.

Haïtam
14 juillet 2019.

Les pecheuses 7
 

Date de dernière mise à jour : 24/07/2019

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