À l'abri du chant des sirènes

 

Les jours sont longs, comme une misère sans fin,
Cette misère noire, il la traine, un fardeau.
Même un matin neuf n’entraine en lui nul entrain,
Alors, il déambule seul au bord de l’eau.

Il remâche sa vie, ses vies, pourrait-il dire,
Noyées dans la solitude où il est contraint,
Infatigables comme pour mieux l’étourdir,
Elles résonnent dans son esprit tel un tocsin.

Flottant dans les flots d’immenses incertitudes,
Bien des fois il a essayé de rebondir,
Bulles de contingences et de servitudes
De tempêtes en écueils, espoirs qui expirent.

Les jours sont longs, quand ils ne sont plus qu’habitudes,
Un désespoir amer, loin des vers et des rimes,
Échoué  sur les noirs récifs des vicissitudes,
Ceux ironiques qui surplombent les Abymes.

Pourtant l’horizon promet d’autres latitudes,
Des îles aussi exotiques que lointaines,
Des promesses de rêves dans la vastitude,
Une plage blanche sur un rivage amène.

Là-bas, l’océan et le ciel ne font plus qu’un
Un albatros y volerait sans perdre haleine
Ses grandes ailes se moquant des vents marins
Pour le porter à l’abri du chant des sirènes.

À l’abri du chant des sirènes.
 Robert-Haïtam.
Tous droits réservés.
Avril 2021.

2017 02 18
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