De par la proximité et l’affinité culturelle avec la région oranaise, c’est naturellement à Oujda qu’est né le raï marocain.
Cette identité culturelle assez homogène facilite les nombreux échanges séculaires de part et d’autre de la frontière, d’Oujda à Oran en passant par Tlemcen et plus généralement avec tout l’est algérien.
Moustapha Kazzar, plus connu sous le nom de Cheb Amrou, était, avant ses problèmes de santé, un de ces musiciens de raï marocain les plus appréciés.
La tendance actuelle du raï marocain est à la fusion, tant culturelle que musicale, avec d’autres courants comme le gnawa ou la musique amazighe afin d’arriver à un raï typique made in Morocco.
De jeunes talents, Cheb Rayan, Amine, occupent, eux, la scène internationale avec un raï plus langoureux aux paroles romantiques.
Très joué et apprécié en Europe tant par la diaspora magrébine que par le public occidental, le raï a contribué là-bas à un grand métissage culturel entre musiques arabo-andalouse, maghrébine et moyen-orientale, auquel ont participé de nombreux artistes, Dalida, Natacha Atlas, le groupe hispano-marocain Alabina, ou encore Gnawa Diffusion.
Au Maroc les dernières décennies ont été marquées par les frères Bouchnak, les ‘’chevaliers du raï ’’, natifs d’Oujda.
Chez les Boucnak, la musique et le raï, une affaire de famille.
Ben Younès ‘’Afandi’’, le père est un grand musicien de gharnati arabo-andalou, alors que Zineb est une adepte de musique gnawa et des ‘’Lilas’’ aux vertus thérapeutiques.
Parcourant, mariages et cérémonies, petites salles, le succès est rapide pour les quatre frères qui enregistrent une première cassette en 1983, remportant aussi le concours " Adoua El Madina’’ avec la chanson ‘’ janoura’’.
Après s’être produits sur de nombreuses scènes en Europe, les frangins se séparent en1992 et Hamid, né en 1969, entame une carrière solo, le jeune prodige qui chantait dès l’âge de 5 ans s’était déjà distingué par des escapades musicales en solitaire.
Après avoir raflé le prix de la meilleure chanson francophone décerné par MCM pour l'interprétation du morceau " il ne nous reste plus d'espoir ", transformé en mélodie populaire, en 1998, Hamid Bouchnak compose un titre en hommage à l'équipe nationale marocaine qui en était à son quatrième Mondial.
Devenu citoyen franco-marocain, il revient en 2004, après trois ans d’absence, avec le retentissant ‘’Moussem’’, un superbe raï coloré, à la fois festif et chaleureux.
Les Bouchnak inspirés par leur père avaient apporté une touche ‘’malhoun’’ à leur musique, Hamid, lui, influencé par sa culture maternelle et incorpore, avec bonheur tla culture musicale et instrumentale gnawa.
‘’Moussem’’ est un album abouti et réussi qui a donné une ampleur nouvelle à bougeant et talentueux musicien chanteur.
Après une longue absence, le plus jeunes des frères Bouchnak revient sur la scène avec un nouveau titre: Ifriqia Mama Afriqa. Ce morceau qui combine agréablement raï et reggae est interprété avec la complicité de la star du reggae dominicain Trévy Felix décédé juste après. Prêchant l'union africaine, cette chanson se veut un message aux peuples africains et marocains pour la réaliser.